Se pencher



La lutte est âpre, peu encline aux concessions
L'air du temps s'est fait agenda de la préservation
Au-dessous, le marigot que je parfume au matin, comme si
Je me tiens aux décisions tirant vers moi ma propre convalescence
Je me tiens à moi, c'est peu
J'ignore quelle partie saura m'assurer de ses soins 
Avec obstination, je me soigne heure par heure
Jamais remise
En désordre mais imperturbablement fixée à mon vœu d'arrachement 
Tout est en débat entre ce qui me tient, corps céleste, efforts musclés
Prise quotidienne sur les élans et les émois physiques
Et là, derrière, agissante comme une maquerelle expérimentée
Ma lourdeur
Ma peine à me suivre
Ma peine à me croire
Ma peine à m'émouvoir de me voir
Parfois si pesante que les foulées de la course en sombrent dans l'oubli
Ce qui manque manque
C'est, quoi que je puisse en vouloir maîtriser
Un fait
Le reste, ma volonté inébranlable, n'est qu'une prothèse mal fixée
Quand elle bouge un peu, je vois, je vois
D'aphasiques empans vides que j'observe avec fascination






Mai 2015