Seconde Peau







Ce sont des épousailles sans cérémonie
Autre que la quête absorbante de l'effusion
La vitalité des mots
Attachés, attachants, archivés, cachés derrière leurs ombres passantes
Me propulse au-delà des fonds sans envergure
Là se plie le sort
Se conjure l'aridité de l'arbitraire
Les fiançailles ont été douces et persistantes
Les greniers emplis à ras bord de nuances imprononçables, lumière, murmure
J'y enfouis les doigts, effleure les échines brutales et fières
Je déclare mon amour sans retenue à des brassées de mots
Mutilées, paraplégiques, haletantes sous l'intensité de mon besoin
Radieuses au soir
Luisant en balises clémentes dans le noir absolu des détresses
Je déclare sans frémir mon amour indomptable
Plus fort qu'aucun jamais
Un amour né dans la première goutte de liquide amniotique
Là où personne ne vint jamais mouiller ses lèvres
Des brassées de mots
Palpitantes, je me nourris de leur moisson immense
Me vautre dans les germes et les possibles mûrs
Généreux, renouvelés, fidèles à l'infini
Sauvez-moi, sauvez-moi !
Sous l'abondance sans retenue des désignations
Présentes depuis toujours, attendant, pénétrant ma vacance
Prêtes à se dévoiler sans décence, me rejoignant
Seule à seule dans notre commune immersion
La fête est inépuisable
Son écho vient napper les gorges encore saignantes
Ouvre sans peine chaque artère où je nage à foison
Écrire me survit
J'y cherche à corps perdu les volumes de ce que j'ignore
Une forme sans borne où sangler le chaos




 
Mai 2015